Aller directement au contenu

01 – Corps de femme, blanches collines, cuisses blanches…Pablo Neruda

Corps de femme, blanches collines, cuisses blanches,

l’attitude du don te rend pareil au monde.

Mon corps de laboureur sauvage, de son soc

a fait jaillir le fils du profond de la terre.
je fus comme un tunnel. Déserté des oiseaux,

la nuit m’envahissait de toute sa puissance.

pour survivre j’ai dû te forger comme une arme

et tu es la flèche à mon arc, tu es la pierre dans ma fronde.
Mais passe l’heure de la vengeance, et je t’aime.

Corps de peau et de mousse, de lait avide et ferme.

Ah! le vase des seins! Ah! les yeux de l’absence!

ah! roses du pubis! ah! ta voix lente et triste!
Corps de femme, je persisterai dans ta grâce.

Ô soif, désir illimité, chemin sans but!

Courants obscurs où coule une soif éternelle

et la fatigue y coule, et l’infinie douleur.

Lectures : 0
Publié dansPablo NerudaPoètes

Soyez le premier à commenter

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *