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Les petits enfantsAntoine de Latour

Le jour se lève triste, et chaque heure, en silence,
Tombe dans le passé pour ne plus revenir ;
L’hiver a sur les bois jeté son deuil immense,
Et jusques au printemps la terre va languir.

Notre âme aussi languit, et l’humaine croyance
A de mornes hivers qui semblent l’endormir,
Où le doute l’enivre, où la pale espérance
N’est plus qu’une lueur qui commence à mourir.

Mais comme sous la neige on voit encore paraître
Un reste de gazon qui perce et veut renaître,
Quand le doute m’accable et me cache les cieux,

Je regarde sortir de l’école chrétienne,
Le sourire à la bouche et marchant deux à deux,
Les tout petits enfants qui vont à Saint-Étienne.

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Publié dansAntoine de LatourPoètes

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