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L’écranAntoine de Latour

Le soir, quand votre front s’incline sur la plage
Où s’écrit, jour à jour, plus d’un rêve charmant,
Devant votre foyer élevez prudemment
Cet écran dont mon cœur vous adresse l’hommage.

Quel que soit l’inventeur, je le bénis, et gage,
Sans connaître son nom, que ce fut un amant :
Il craignait que le feu (c’est assez d’un moment)
N’altérât dans sa fleur un jeune et beau visage.

Mais si la passion qu’il faut craindre toujours
Tout-à-coup éveillait de vos tristes amours
L’étincelle qui dort sous la cendre paisible,

Talisman de la muse aux dons chastes et doux,
L’étude, ô mon amie, est l’écran invisible
Qu’il vous faudrait placer entre la flamme et vous.

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Publié dansAntoine de LatourPoètes

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