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L’idoleAlbert Merat

Comme un prêtre jaloux qui pare son idole,
J’étais fier de lui mettre au front une auréole ;
Et dans l’azur profond et vague de ses yeux,
Je poursuivais l’erreur d’un mirage pieux.

C’est que sa bouche était rose, et son bras tenace
A presser contre un cœur que je croyais vivace,
Au doux bruit des serments tendres et mensongers,
L’homme qui gravement forme ces nœuds légers.

Seize ans presque. La lèvre humide et savoureuse ;
Des yeux, à volonté, de vierge ou d’amoureuse ;
Un corps jeune, embaumé comme une floraison !

Mais l’enfant, raisonnant l’amour à sa façon,
Trouvait qu’aimer à deux n’est pas dans la nature.
Un ami que j’avais la pris, par aventure.

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Publié dansAlbert MeratPoètes

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