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Le parfum d’un sourireAlbert Merat

Hier, en vous voyant, je me suis rappelé
Que j’ai fait un bouquet au temps des églantines :
Des roses, des yeux bleus, des pompons de bottines…
Un bouquet d’Arlequin, mince et bariolé.

Hier, en vous voyant, madame, il m’a semblé
Que mes petites fleurs aux frêles étamines
Feraient bien sous vos doigts blancs comme des hermines.
C’est une gerbe folle où j’ai tout assemblé.

Quand vous regarderez ce printemps d’étagères,
N’y cherchez rien de plus que les couleurs légères
Des floraisons qu’un souffle éveille sans effort.

Demandez-leur, afin d’y trouver quelque charme,
Le parfum d’un sourire éclos dans une larme :
Et surtout, n’allez pas les respirer trop fort.

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Publié dansAlbert MeratPoètes

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