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A la nuitAlbert Merat

Derrière les brouillards blancs comme une fumée,
La lune, œil endormi qui se souvient du jour,
Me sourit, et sa flamme embellit le contour
Du bois où sourdement court la sève embaumée.

Ô nuit ! forêt sans bords, lune, splendeur aimée,
Longtemps j’ai cru, troublé par un ancien amour,
Que votre paix sereine adoucit le retour
De ses vieilles douleurs à l’âme mal fermée.

Vous êtes la nature impassible qui naît,
Meurt et revit sans nous parler, que seul connaît
L’œil qui sait les anneaux mystérieux des chaînes.

En vain vous paraissiez m’entendre. Vous mentez,
Ô nuit que rien n’émeut, abri morne des chênes,
Lune aux rayons muets froidement argentés !

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Publié dansAlbert MeratPoètes

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