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L’amourAlbert Merat

L’Amour, l’autre soir, fantasque et moqueur,
Passant près de moi, prit une balance :
Dans l’un des plateaux il jeta mon cœur,
Il jeta mon cœur avec violence.

Dans l’autre, il plaça deux yeux presque verts.
Deux bras potelés et deux lèvres roses,
Des cheveux ; enfin ces petites choses
Qui m’ont toujours mis la tête à l’envers.

Or voilà du coup la balance folle :
Le plateau des yeux verts, des jolis bras.
Sous un tel fardeau s’enlève, s’envole.

L’autre comme un bloc tombe ; et patatras !
Enseignement vif sinon salutaire,
Mon cœur lourdement a roulé par terre.

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Publié dansAlbert MeratPoètes

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