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Les cheveuxAlbert Merat

Le flot de ses cheveux a baisé le soleil :
Il en est demeuré rouge comme une aurore.
Il brille sur la tête auguste et la décore
Comme un ruisseau coulant dans un pays vermeil.

Les profonds cheveux bruns embaument le sommeil ;
Les cheveux blonds sont doux ; un miel exquis les dore ;
Mais les roux sont plus beaux et plus puissants encore,
Et leur rayonnement aux flammes est pareil.

Ondes au cours puissant où mon désir s’abreuve,
Ruisselez et roulez éparses comme un fleuve,
Et faites à la chair un linceul endormant.

Je veux sur le lit blanc des tièdes encolures,
Comme un noyé, comme un lascif, éperdument
Plonger mes mains dans l’or vivant des chevelures.

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Publié dansAlbert MeratPoètes

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