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Les sardinièresAlbert Merat

Quand le travail s’arrête et quand finit le jour,
L’obscur logis s’éclaire et la vitre étincelle.
Vers l’âtre où le souci des mères les appelle
Elles pressent le pas et hâtent le retour.

Le court fichu de laine alourdit le contour
Du sein, et l’on voit mal laquelle est la plus belle ;
Mais l’égale blancheur des coiffes sans dentelle
Leur donne un air claustral irritant pour l’amour.

Leurs yeux clairs comme l’eau des vagues vous regardent.
Les petites à vous sourire se hasardent
Et courent en mordant de gros morceaux de pain :

Et, se tenant la main comme un cortège antique,
Les grandes font, au choc d’un pas lourd et rustique,
Claquer sur le pavé leurs sabots de sapin.

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Publié dansAlbert MeratPoètes

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