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Le mensongeAlbert Merat

Le bonheur qui me dit des paroles tout bas
Prend au son de ta voix ses grâces endormantes ;
Afin d’avoir ma part de minutes clémentes
Je veux la chaîne souple et blanche de tes bras.

Je veux ta chevelure et le bruit de tes pas,
Et ton souffle léger comme l’odeur des menthes.
J’ai besoin de trouver les étoiles charmantes ;
Que me serait leur ciel si je ne t’aimais pas ?

A ton tour aime-moi : rêve aussi ce doux songe ;
Ou, si tu ne peux pas, donne-m’en le mensonge :
Je sais croire, et je puis être heureux de ma foi !

Demeure haut, ainsi que mon cœur t’a placée,
Et souffre que l’espoir apaise ma pensée
Lors même que ton âme émanerait de moi.

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Publié dansAlbert MeratPoètes

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