Aller directement au contenu

La villaAlbert Merat

La maison éclatait en fraîches voix de femmes.
On causait ; on riait son rire de vingt ans,
Tandis qu’au bord des cieux rouges et palpitants
Le soleil se couchait dans son grand lit de flammes.

L’astre aux brûlants baisers allumait sur les lames
Des prismes colorés de reflets miroitants.
Parfois sur les reins forts des flots bleus et chantants
Une barque glissait avec un bruit de rames.

Et les femmes, parmi les voix graves de l’air,
Jetaient leur folle voix moqueuse, et sonnant clair
Dans le concert du soir mélancolique et tendre :

Las d’ouvrir à la fois l’oreille et le regard,
Je ne pus à chacun faire une égale part,
Et je fermai mes yeux au soleil, pour entendre.

Lectures : 0
Publié dansAlbert MeratPoètes

Soyez le premier à commenter

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *