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Petit-loupMaurice Rollinat

Portant sur lui de grosses sommes,
Tard, le maquignon s’en revient,
Lorsque, soudain, il est attaqué par deux hommes.
D’un coup de voix stridente il appelle son chien :
« Vite à moi, Petit-Loup ! » — mais rien !
Son compagnon musarde en route.
Et la lutte s’acharne, affreuse, on n’y voit goutte.
Un dernier appel rauque : — et le marchand de bœufs
Tombe et trépasse au fond du grand chemin bourbeux.
Mais, d’un train haleté que le silence écoute,
Le dogue accourt, se rue, étrangle un assassin ;
L’autre a juste le temps de grimper dans un arbre.
Et, stupéfaits d’horreur, les gens du bourg voisin
Trouvaient, le lendemain, un chien entre deux morts,
Surveillant, crocs baveux, sur un vieux chêne tors
Quelqu’un juché livide et roide comme un marbre.

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Publié dansMaurice RollinatPoètes

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