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Marie, vous passez en taille, et en visagePierre de Ronsard

Marie, vous passez en taille, et en visage,
En grâce, en ris, en yeux, en sein, et en téton,
Votre moyenne soeur, d’autant que le bouton
D’un rosier franc surpasse une rose sauvage.

Je ne dis pas pourtant qu’un rosier de bocage
Ne soit plaisant à l’oeil, et qu’il ne sente bon ;
Aussi je ne dis pas que votre soeur Thoinon
Ne soit belle, mais quoi ? vous l’êtes davantage.

Je sais bien qu’après vous elle a le premier prix
De ce bourg, en beauté, et qu’on serait épris
D’elle facilement, si vous étiez absente.

Mais quand vous approchez, lors sa beauté s’enfuit,
Ou morne elle devient par la vôtre présente,
Comme les astres font quand la Lune reluit.

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Publié dansPierre de RonsardPoètes

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