Aller directement au contenu

Vous me distes, Maitresse, estant à la fenestrePierre de Ronsard

Vous me distes, Maitresse, estant à la fenestre,
Regardant vers Montmartre et les champs d’alentour :
La solitaire vie, et le desert sejour
Valent mieux que la Cour, je voudrois bien y estre.

A l’heure mon esprit de mes sens seroit maistre,
En jeusne et oraisons je passerais le jour :
Je desfirois les traicts et les flames d’Amour
Ce cruel de mon sang ne pourroit se repaistre.

Quand je vous repondy, Vous trompez de penser
Qu’un feu ne soit pas feu, pour se couvrir de cendre :
Sur les cloistres sacrez la flame on voit passer :

Amour dans les deserts comme aux villes s’engendre.
Contre un Dieu si puissant, qui les Dieux peut forcer,
Jeusnes ny oraisons ne se peuvent defendre.

Sonnets pour Hélène

Lectures : 0
Publié dansPierre de RonsardPoètes

Soyez le premier à commenter

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *