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À M. Roger d’ACharles-Augustin Sainte-Beuve

— Un rayon, un rayon venant je ne sais d’où,
Rideaux, volets fermés, dans une chambre close.
Près du berceau vermeil d’un enfant qui repose,
Un oblique rayon trouvant jour au verrou,

Et passant comme au crible en l’absence du clou,
Un rayon au tapis dessinait quelque chose,
Et, bizarre, y semait des ronds d’or et de rose.
Un jeune chat les voit, — jeune chat, jeune fou !

Il y court, il s’y prend, il veut cette lumière ;
Au pied de ce berceau, manque-t-il la première,
Il tente la seconde, et gronde tout fâché.

Je songeai : Pauvre enfant, ce jeu là c’est le nôtre !
Nous courons des rayons, un autre, puis un autre,
Tant que le soleil même, à la fin, soit couché.

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Publié dansCharles-Augustin Sainte-BeuvePoètes

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