Aller directement au contenu

À Madame MCharles-Augustin Sainte-Beuve

Quoi ! vous voulez, par bonté, quelquefois,
Pour épargner ma paupière un peu tendre,
Un peu lassée, au soir, me faire entendre,
Lu par vous-même, un livre de mon choix !

Vous liriez tout, Fauriel et Gaulois ;
Et le sujet, à fond, me viendrait prendre,
Dans le fauteuil où j’oserais m’étendre,
Indifférent à l’accent de la voix !

Mais votre voix, c’est la couleuvre vive,
Insinuante et limpide et furtive,
Col gracieux et de gris nuancé !

La voir courir est chose trop peu sûre ;
Elle est sans dard, et je crains sa piqûre ;
Ou, tout au moins, je crains d’être enlacé.

Lectures : 0
Publié dansCharles-Augustin Sainte-BeuvePoètes

Soyez le premier à commenter

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *