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La Toison d’orAlbert Samain

Noire dans la nuit bleue, Agrô vogue, rapide.
Les Chefs, au crépuscule évoquant la maison,
Tristes se sont couché, et dorment. Seul, Jason,
Debout, veille et poursuit son grand rêve intrépide.

La Lyre aux clous de feu brille ; l’ombre est limpide ;
Le silence infini vibre !… Et le fils d’Eson
Emplit de son orgueil immense l’horizon,
Et respire de loin les roses de Colchide,

Or, pendant qu’à la proue il s’enivre, pensif,
Làbas, Médée en feu, dans le jardin lascif,
Sent sa chair se dissoudre aux tièdes vents d’Asie …

Et déjà, sous l’oeil vert du Dragon frémissant,
Le Destin, préparant l’antique frénésie,
Mêle à la Toison d’or l’odeur sombre du sang.

Au jardin de l’infante

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Publié dansAlbert SamainPoètes

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