Aller directement au contenu

Des soirsEmile Verhaeren

Sonnet.

Sous les vitres du hall nitreux que le froid fore
Et vrille et que de mats brouillards baignent de vair,
Un soir, en tout à coup de gel, s’ouvre l’hiver,
Dans le foyer, fourbi de naphte et de phosphore

Qui brûle : et le charbon pointu se mousse d’or
Et le posthume été dans l’or se réitère ;
Il émeraude un bol, il enturquoise un verre
Et multiplie en chatons d’or son âme encor.

Par à travers ce feu qui le détruit, sa joie
Est de faire des fleurs parmi les lustres, vivre !
Et d’allumer sa mort comme une fête. Au loin,

Lorsque tonne l’automne et que le vent disjoint
On serre en noeud ses poings et que gratte le givre…
Ô cette mort que l’on torture et qui flamboie !

Lectures : 0
Publié dansEmile VerhaerenPoètes

Soyez le premier à commenter

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *