Aller directement au contenu

À Mademoiselle ***Paul Verlaine

Rustique beauté
Qu’on a dans les coins,
Tu sens bon les foins,
La chair et l’été.

Tes trente-deux dents
De jeune animal
Ne vont point trop mal
À tes yeux ardents.

Ton corps dépravant
Sous tes habits courts,
— Retroussés et lourds,
Tes seins en avant,

Tes mollets farauds,
Ton buste tentant,
— Gai, comme impudent,
Ton cul ferme et gros,

Nous boutent au sang
Un feu bête et doux
Qui nous rend tout fous,
Croupe, rein et flanc.

Le petit vacher
Tout fier de son cas,
Le maître et ses gas,
Les gas du berger,

Je meurs si je mens,
Je les trouve heureux,
Tous ces culs-terreux,
D’être tes amants.

Lectures : 0
Publié dansPaul VerlainePoètes

Soyez le premier à commenter

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *