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La vie humble aux travaux ennuyeux et facilesPaul Verlaine

La vie humble aux travaux ennuyeux et faciles
Est une œuvre de choix qui veut beaucoup d’amour :
Rester gai quand le jour triste succède au jour,
Être fort, et s’user en circonstances viles ;

N’entendre, n’écouter aux bruits des grandes villes
Que l’appel, ô mon Dieu, des cloches dans la tour,
Et faire un de ces bruits soi-même, cela pour
L’accomplissement vil de tâches puériles ;

Dormir chez les pécheurs étant un pénitent ;
N’aimer que le silence et converser pourtant
Le temps si grand dans la patience si grande,

Le scrupule naïf aux repentirs têtus,
Et tous ces soins autour de ces pauvres vertus !
— Fi, dit l’Ange Gardien, de l’orgueil qui marchande !

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Publié dansPaul VerlainePoètes

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