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MoneyPaul Verlaine

Ah oui, la question d’argent !
Celle de te voir pleine d’aise
Dans une robe qui te plaise,
Sans trop de ruse ou d’entregent :

Celle d’adorer ton caprice
Et d’aider s’il pleut des louis,
Aux jeux où tu t’épanouis,
Toute de vice et de malice.

D’être là, dans ce Waterloo,
La vie à Paris, de réserve,
Vieille garde que rien n’énerve
Et qui fait bien dans le tableau ;

De me priver de toute joie
En faveur de toi, dusses-tu
Tromper encore ce moi têtu
Qui m’obstine à rester ta proie !

Me l’ont-ils assez reprochée !
Ceux qui ne te comprennent pas,
Grande maîtresse que d’en bas
J’adore, sur mon cœur penchée,

Amis de Job aux conseils vils,
Ne s’étant jamais senti battre
Un cœur amoureux comme quatre
À travers misère et périls !

Ils n’auront jamais la fortune
Ni l’honneur de mourir d’amour
Et de verser tout leur sang pour
L’amour seul de toi, blonde ou brune !

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Publié dansPaul VerlainePoètes

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