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L’orage et l’éclaircieJacques Prevert

Un chien fou dans les couloirs d’une maison de santé cherche son maître mort depuis l’été dernier

Un arbre ou une pendule un oiseau un couteau une mauvaise nouvelle une bonne nouvelle

Ton visage d’enfant comme une crème terrible tout à coup s’est figé
Ton sourire

comme une roue dentée s’est mis à tourner perdu crispé escamoté
Et l’eau merveilleuse de tes yeux verts et gris s’est tarie
La foudre

la petite foudre noire de la haine de la détresse et du

savoir a lui pour moi

Signal de toute la terre visage en tous sens retourné message du désespoir de la lucidité
Et puis soudain plus rien rien d’autre que ton visage ingénu enfantin tout seul comme un volcan éteint

Et puis

la fatigue l’indifférence la gentillesse et l’espoir de

dormir et même le courage de sourire.

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Publié dansJacques PrevertPoètes

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