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RéalitéAbdellatif Laabi

Me voici de nouveau dans ma banlieue

Cette maison

que je changerai encore pour une autre

La pièce où je ne m’enferme plus pour écrire

(je ne suis pas à une contradiction près)

Ce que m’offre ma fenêtre

un bout de rue

où passent plus de voitures que de piétons

Un pan de ciel opaque

si bas

que les oiseaux s’y cognent les ailes

Sur mon bureau

les lettres se sont entassées

Sous mon coude

des poèmes inachevés

À côté

la machine à laver tourne

fait disparaître de mes habits

l’odeur du voyage

Voici que le téléphone sonne

Tel un automate

je tends la main

et me rends à la réalité

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Publié dansAbdellatif LaabiPoètes

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