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Léon g. damas feu sombre toujours… (in memoriam)Aime Cesaire

des promesses qui éclatent en petites fusées de pollens fous des fruits déchirés

ivres de leur propre déhiscence la fureur de donner vie à un écroulement de paysages (les aperçus devenant l’espace d’un instant l’espace entier et toute la mémoire reconquise) une donne de trésors moins abyssaux que révélés (et dévoilés tellement amicaux)

et puis ces détonations de bambous annonçant sans répit une nouvelle dont on ne saisit rien sur le coup sinon le coup au cœur que je ne connais que trop

soleils

oiseaux d’enfance déserteurs de son hoquet

je vois les négritudes obstinées

les fidélités fraternelles

la nostalgie fertile

la réhabilitation de délires très anciens

je vois toutes les étoiles de jadis qui renaissent et sautent

de leur site ruiniforme

je vois toute une nuit de ragtime et de blues

traversée d’un pêle-mêle de rires

et de sanglots d’enfants abandonnés

et toi

qu’est-ce que tu peux bien faire là

noctambule à n’y pas croire de cette nuit

vraie salutaire ricanement forcené des

confins à l’horizon de mon salut

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Publié dansAime CesairePoètes

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