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Il faut êtreAlain Bosquet

Un désespoir, une élégance ?

Il faut être
Mozart.
C’est en mourant que je me pense

et deviens œuvre d’art.

Un jeu de mots, une blessure ?

Il faut être
Watteau.
La vie jamais ne devient dure

pour qui se pend trop tôt.

Hautaine fable ou vérité ?

Il faut être
Racine.
L’amour, qui peut le mériter,

ô chair si anodine ?

La foi ou ses retournements ?

Il faut être soi-même.
Je dis toujours vrai mais je mens :

c’est ainsi que je m’aime.

Le paradoxe ou le baiser ?

Il faut n’être personne.
Pour un défi si malaisé,

faites qu’on me pardonne.

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Publié dansAlain BosquetPoètes

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