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Le mois de maiAlain Bosquet

Le printemps est joli, je vous assure :

on dirait un baiser.
Le renouveau de la nature,

puis-je le mépriser

quand l’hirondelle étroite me demande

s’il faut percer l’azur et, volant par-dessus la lande,

atterrir sur mon mur ?

Le cœur est jeune aussi, je vous parie,

sans en être certain ; même les pierres se marient

dans le petit matin.

À mon réveil, je découvre un poème

qui semble réussi : d’emblée je l’adopte et je l’aime,

au prix de quels soucis ?

Je voudrais tant oublier la souffrance

et me dire conquis par l’univers, que je dispense

de me démontrer qui

pourrait le déranger.
La joie soulève

l’océan agité ; le mois de mai n’est pas un rêve,

et je dois le chanter.

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Publié dansAlain BosquetPoètes

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