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L’amour du motAlain Bosquet

La guerre

ne me dérange pas :

j’en ai fait deux ou trois quand j’étais jeune.

Le génocide est une forme de commerce :

exterminons les
Juifs,

et les
Arabes,

et les
Français,

s’ils ne comprennent pas la poésie.

O liberté funeste !

Notre démocratie ne vit que d’ignorance.

Tous les
Gandhi meurent assassinés ;

les
Kennedy se vautrent dans le sang.

Je ne donnerai pas un sou

pour les enfants de
Somalie

ou les noyés du
Bangla
Desh.

La mort de cent mille hommes,

quelle banalité !

La mort d’un mot,

quel crime inexpiable !

J’accepte nos malheurs.

Je suis votre bourreau puisque je suis lucide.

Et parmi vous je suis le seul qu’épargne

la pire maladie : l’espoir.

Je me voue corps et âme

au bien-être du mot,

porteur de vérité,

tueur de vérité.

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Publié dansAlain BosquetPoètes

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