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Un colloqueAlain Bosquet

pour
Andreï
Voznessenski

C’était en
Mil
Huit
Cent
Vingt-Trois.

Alexandrie se prélassait parmi les palmes.

Je travaillais pour le
Khédive,

à déchiffrer les papyrus ou à rêver

d’une
Bibliothèque en marbre rose,

construite sur le
Nil.

J’ai mis six mois

pour convoquer quelques poètes en renom.

Monsieur
Goethe est venu présider le colloque.

Il disait que la
Grèce

était sa seule concubine.

Lamartine pleurait le sort de
Bonaparte.

Nous observions

une minute de silence à la mémoire

de
Novalis.

Lord
Byron désignait un enfant

qui jouait dans la rue, nerveux, boudeur :

«
Le petit
Edgar
Poe sera aussi poète. »

Pouchkine se plaignait du
Tzar ;

bientôt il quitterait
Saint-Pétersbourg.

Victor
Hugo prenait un air de philosophe :

«
Les romantiques, d’où qu’ils viennent,

ont le même défaut : ils parlent trop du cœur. »
J’étais heureux.

Le vin de
Chypre avait un goût de femme rousse.
William
Blake était ivre.

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Publié dansAlain BosquetPoètes

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