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Rue de la gorge chaudeAlain Bosquet

Rue de l’Exil et de l’Extase.

Rue des
Genoux
Trop
Ecartés.

Rue des
Dieux qui se
Pendent.

Rue des
Oiseaux
Moqueurs.

Rue du
Livre
Puceau.

Impasse des
Licornes

car on en voit encore au crépuscule,

l’hiver, quand les passants deviennent rares.

Impasse de la
Vie qui est déjà la mort.

Avenue des
Infantes trop
Faibles

pour monter sur un trône.

Avenue du
Matin

qui n’ose jamais se lever.

Avenue de la
Lune :

celle qui boit son lait

entre les mains des enfants parricides.

Faubourg du
Baobab :

les corbeaux y apportent leurs charognes.

Faubourg de l’Origine

où tout ce qui finit sans cesse recommence.

Faubourg de l’Equateur,

pour ses calmes sonates.

Faubourg des
Voluptés

où chaque promeneur laisse sa peau,

son âme et sa mémoire.


Dis-nous, poète, quelle est cette ville

que toi seul peux nommer ?

Ne nous dis rien : ajoute-lui, à chaque page,

une maison, un square, une fontaine,

et réinvente-la.

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Publié dansAlain BosquetPoètes

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