Aller directement au contenu

Poème charnelAlain Bosquet

Je n’ai pas pu convaincre mon poème

de rester sage.

Après ses rendez-vous avec l’azur,

l’équateur, la comète

et les idées spéculatives,

il a besoin, ces temps-ci, de chair fraîche :

jetez-lui, voulez-vous,

votre lèvre tremblante,

vos clavicules qui se creusent,

vos seins qui se transforment

en pommes tropicales,

et la tache de sang

qui s’agrandit sous vos genoux.

Il fait un bon travail

et il n’est pas libidineux :

grâce à vous, mon poème

devient une œuvre d’art,

avec un corps et plusieurs peaux.

Lectures : 0
Publié dansAlain BosquetPoètes

Soyez le premier à commenter

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *