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De sang, de poilAlain Bosquet

L’univers, c’est très bien, mais l’omoplate

me réclame son dû.
Je suis de peau, de chair et je me gratte,

sans âme, individu

parmi d’autres passants.
Quelle pensée

résiste à l’intestin ?
Trop tard ! l’aile de l’ange, elle est passée,

et je n’ai pas atteint

l’absolu.
Le divin me sollicite

et je songe au néant malgré la peur, l’ulcère et la phlébite.

Est-ce en me recréant,

poème après poème, que je dure

le temps d’un peu durer ?
Mon ventre ne veut pas de ma culture,

mon non-être est taré.

Seuls mes genoux ont le sens de l’Histoire,

avec mes deux poumons.
Tout est globule, ô pensée dérisoire

qui perd jusqu’aux démons

de ses propres rancœurs.
Mon épiderme

est mon château privé.
Je suis de sang, de poil, où je m’enferme

sans le droit de rêver.

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Publié dansAlain BosquetPoètes

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