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DéclinAlain Bosquet

L’horloge du salon a perdu ses aiguilles.

Les trois fenêtres sont murées.

L’appartement garde l’odeur

des poèmes qu’on brûle.

Il ne reçoit qu’après minuit,

quelques clochards,

pour leur distribuer des mappemondes,

des tabatières, des smokings miteux.

Il n’avoue qu’un regret :

il aurait dû apprendre le sanscrit.

Il boite, en expliquant :

«
Mes genoux sont restés sur la plage. »

Il met au point ses théories :

pour le salut de la planète,

il lui faudrait deux autres équateurs ;

quant au soleil,

pourquoi ne veut-on pas qu’il soit un cube ?

Il remplit sa baignoire de vin rouge,

sans doute pour se préparer

au spectacle du sang.

Sous son crâne s’agitent

les projets saugrenus

et les brouillons multicolores.

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Publié dansAlain BosquetPoètes

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