J’écoute 
Franz 
Schubert et tout m’est pardonné,
 même d’être vivant. 
Je relis 
Supervielle et je n’ai plus de peine,
 quoi que fasse le vent. 
Je regarde 
Rubens et ses trois nouveau-nés,
qui occupent la scène d’un théâtre en plein air, et j’oublie ma sclérose.
 J’écris à 
Diderot qui demain répondra : « 
Votre époque est si riche ! »
 Je cueillerai des roses pour 
Emily 
Brontë derrière ses carreaux,
 sachant que le temps triche et que les jours me sont comptés. 
Je cherche 
Goethe
 comme un chien dans les blés. 
J’épie 
Gustav 
Mahler, et parfois j’interpelle,
malgré la peur, l’émeute et le déguisement, un vieillard accablé,
 la main sur une échelle ; je ne reconnais pas 
Léonard de 
Vinci,
et dois me préparer, s’il m’attend, verbe nu, au centre de sa page,
 à lui rendre un hommage. 
Mon seul médicament est le don d’admirer,
que l’on retrouve ici.
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