Aller directement au contenu

Gris ou noirAlain Bosquet

Il dénoue sa cravate,

un peu trop grise, un peu trop noire.

Entre lui-même et lui, il vagabonde :

pas plus de quatre mètres.

Il ne veut pas compter les toits,

ni les nuages.

Les sentiments, les heures,

les efforts sont suspects.

Ecrirait-il à ses amis,

qu’il ne veut plus les voir ?

Avant le déjeuner, son jour s’achève :

l’après-midi sera comme une balançoire

entre la mort dont il a peur

et la mort qu’il souhaite.

Le soir, derrière son journal,

il dit à son épouse :

«
Si nous étions en guerre,

nous serions pour le moins débarrassés de nous. »

Lectures : 0
Publié dansAlain BosquetPoètes

Soyez le premier à commenter

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *