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Billet célesteEmile Nelligan

Plein de spleen nostalgique et de rêves étranges,
Un soir je m’en allai chez la Sainte adorée,
Où se donnait, dans la salle de l’Empyrée,
Pour la fête du Ciel, le récital des anges.

Et nul garde pour lors ne veillant à l’entrée,
Je vins, le corps vêtu d’une tunique à franges,
Le soir où l’on chantait chez la Sainte adorée,
Plein de spleen nostalgique et de rêves étranges.

Des dames défilaient dans des robes oranges ;
Les célestes laquais portaient haute livrée,
Et, ma demande étant Cécile agréée,
Je l’écoutai jouer aux divines phalanges,

Plein de spleen nostalgique et de rêves étranges !

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Publié dansEmile NelliganPoètes

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