Aller directement au contenu

Tu as beau me baiser, inconstante meurtrièreChristofle De Beaujeu

Tu as beau me baiser, inconstante meurtrière,
Si j’oublie les mots que j’endure pour toi,
J’en suis si indigné quand je m’en ramentois
Que toujours je voudrais que tu me fusses fière.

Je voudrais que toujours ta rigueur fût entière,
Et que toujours ton feu s’irritât contre moi,
Afin que l’on connût plus clairement ma foi,
Mon amour, mon désir, et ma constance entière,

Si j’étais jeune enfant, comme Amour mon contraire,
Je me rapaiserais de ce baiser, pour faire
Que la sainte Thémis veut jouer icibas :

Mais je ne suis enfant, ains esclave qui dure
Aux tourments, pour souffrir le mal jusqu’au trépas,
Où mon âme sans plainte en telle peine endure.

Lectures : 0
Publié dansChristofle De BeaujeuPoètes

Soyez le premier à commenter

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *