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Quand vient le soirCharles Van Lerberghe

Quand vient le soir,
Des cygnes noirs,
Ou des fées sombres,
Sortent des fleurs, des choses, de nous
Ce sont nos ombres.

Elles avancent ; le jour recule.
Elles vont dans le crépuscule,
D’un mouvement glissant et lent.
Elles s’assemblent, elles s’appellent,
Se cherchent sans bruit,
Et toutes ensemble,
De leurs petites ailes,
Font la grande nuit.

Mais l’Aube dans l’eau
S’éveille et prend son grand flambeau.
Puis elle monte,
En rêve monte, et peu à peu,
Sur les ondes elle élève
Sa tête blonde,
Et ses yeux bleus.

Aussitôt, en fuite furtive,
Les ombres s’esquivent,
On ne sait où.
Estce dans l’eau ? Estce sous terre ?
Dans une fleur ? Dans une pierre ?
Estce dans nous ?
On ne sait pas. Leurs ailes closes
Enfin reposent.
Et c’est matin.

La chanson d’Eve

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Publié dansCharles Van LerberghePoètes

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