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L’amour en fraudeLeon Dierx

J’ai vu passer, l’autre matin,
Un jeune Dieu dans la prairie ;
Sous un costume de féerie
Il sautillait comme un lutin.

Tout perlé d’or et d’émeraude,
Sans arc, sans flèche et sans carquois,
En chantonnant des vers narquois,
Il s’en allait comme en maraude.

Il redonnait, à chaque bond,
L’onde aux ruisseaux, des fleurs aux rives,
Des alouettes et des grives
Au saule creux et moribond.

Le fol Archer buveur de larmes,
Pour une fois pris en défaut,
À travers champs riait tout haut
De n’être plus qu’un fou sans armes !

Et singeant l’air d’un franc routier,
Fier de trahir son roi morose,
Il arborait un drapeau rose
Pour délivrer le monde entier !

Les amants

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Publié dansLeon DierxPoètes

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