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Soirs d’octobreEmile Nelligan

Oui, je souffre, ces soirs, démons mornes chers Saints.
On est ainsi toujours au soupçon des Toussaints.
Mon âme se fait dune à funèbres hantises.
Ah ! donnemoi ton front, que je calme tes crises.

Que veuxtu ? je suis tel, je suis tel dans ces villes,
Boulevardier funèbre échappé des balcons,
Et dont le rêve élude, ainsi que des faucons,
L’Affluence des sots aux atmosphères viles.

Que veuxtu ? je suis tel… Laissemoi reposer
Dans la langueur, dans la fatigue et le baiser,
Chère, bienaimée âme où vont les espoirs sobres…

Écoute ! ô ce grand soir, empourpré de colères,
Qui, galopant, vainqueur des batailles solaires,
Arbore l’Étendard triomphal des Octobres !

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Publié dansEmile NelliganPoètes

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