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SphinxJose-Maria De Heredia

Au flanc du Cithéron, sous la ronce enfoui,
Le roc s’ouvre, repaire où resplendit au centre
Par l’éclat des yeux d’or, de la gorge et du ventre,
La vierge aux ailes d’aigle et dont nul n’a joui.

Et l’Homme s’arrêta sur le seuil, ébloui.
Quelle est l’ombre qui rend plus sombre encor mon antre ?
L’Amour. Estu le Dieu ? Je suis le Héros. Entre ;
Mais tu cherches la mort. L’osestu braver ? Oui.

Bellérophon dompta la Chimère farouche.
N’approche pas. Ma lèvre a fait frémir ta bouche…
Viens donc ! Entre mes bras tes os vont se briser ;

Mes ongles dans ta chair… Qu’importe le supplice,
Si j’ai conquis la gloire et ravi le baiser ?
Tu triomphes en vain, car tu meurs. Ô délice !…

Les Trophées

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Publié dansJose-Maria De HerediaPoètes

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