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Amour, tu sembles …Pierre de Ronsard

Amour tu semble au phalange qui point
Lui de sa queüe, et toi de ta quadrelle :
De tous deux est la pointure mortelle,
Qui rempe au coeur, et si n’aparoist point.

Sans soufrir mal tu me conduis au point
De la mort dure, et si ne voy par quelle
Playe je meurs, ny par quelle moüelle
Ton venin s’est autour de mon coeur joint.

Ceus qui se font saigner le pié dans l’eau,
Meurent sans mal, pour un crime nouveau
Fait à leur roy, par traitreuse cautelle :

Je meurs comme eus, voire et si je n’ay fait
Encontre amour, ni traison, ni forfait,
Si trop aymer un crime ne s’appelle.

Les meslanges

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Publié dansPierre de RonsardPoètes

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