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Je meurs, ô doux baisers, et sens dedans mon âmeChristofle De Beaujeu

Je meurs, ô doux baisers, et sens dedans mon âme
Éteindre mon amour, brandon après brandon,
Et prête de voler sur le bord où Charon
Blesse le sein des eaux de son ancienne rame.

Et puis je sens encore, en vous baisant, Madame,
Dé mes terribles maux la douce guérison,
Ne baisant plus, je meurs, puis en votre giron
Rebaisant je sens bien revivre et coeur et l’âme.

Ô bouche guérissante et ensemble meurtrière,
Tu me remplis le sein d’haleine douce et fière,
En guérissant je meurs, qu’estce que j’entreprends ?

Mon mal m’était plus doux que ma santé mortelle,
Opsilles qui sucez où mordent les serpents,
Ma peine en guérissant toujours se renouvelle.

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Publié dansChristofle De BeaujeuPoètes

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