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Pour une Dame qui filaitGeorges De Scudery

Plus charmante qu’Omphale et plus que Déjanire,
Philis en se jouant pirouette un fuseau,
Mais un fuseau d’ébène, aussi riche que beau,
Mais d’un air si galant qu’on ne le saurait dire.

Il tourne, il se grossit ; de celui qu’elle tire
Il descend ; il remonte et descend de nouveau,
Et de ses doigts d’albâtre elle trempe dans l’eau
Cet invisible fil que Pallas même admire.

L’objet impérieux qui me donne des lois
Égale sa quenouille aux sceptres des grands rois
Et son noble travail est digne d’un monarque.

Aussi depuis le temps qu’elle file toujours,
C’est de la belle main de cette belle Parque
Que dépend mon destin et le fil de mes jours,

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Publié dansGeorges De ScuderyPoètes

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