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Des fourmis et de la cigale ou grillonGilles Corrozet

Une grand’troupe de fourmis
Ensemble en un creux s’étaient mis,
Et avaient durant tout l’été
Amassé grande quantité
De blé, qu’ils avaient pu trouver
Pour se nourrir durant l’hiver ;
Lequel venu, une cigale
De qui la cure principale
Est de chanter l’été durant,
Laquelle était faim endurant,
Vint aux fourmis, et leur pria
Lui donner si peu qu’il y a
De leur blé. Ce qu’ils refusèrent,
Et par rigueur lui demandèrent
Qu’elle avait fait l’été passé,
Sans avoir son pain amassé.
Dit la cigale : ‘ Je chantais
Et par les blés je m’ébattais.
Lors, dirent les fourmis ainsi,
Il faut que l’endures aussi
Puisqu’ainsi est que tu as tant
Chanté l’été en t’ébattant,
Il te faut en hiver danser
Ainsi te faut récompenser. ‘

Qui ne pourvoit en temps et heure
En grand’nécessité demeure.

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Publié dansGilles CorrozetPoètes

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