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Grasinde, vous semblez à la vigne sauvageJean De La Gessee

Grasinde, vous semblez à la vigne sauvage
Qui naist pres d’un halier, ou sur un mont desert :
Là son pampre, et son cep, rien du tout ne luy sert,
Et si nul Vigneron n’en tire du breuvage.

Ainsi vostre Beauté qui me tient en servage,
Sa fleur, son fruit, son tige, et sa racine perd :
N’employant a propos un manouvrier expert,
Qui sa racine, tige, et fruit, et fleur mesnage.

Je plaingz (mon cher Soucy) vostre age plus exquis,
Qui semblable aus feuillardz d’un arbre si requis,
Quand on l’agence en treille un frais ombrage pousse.

Ha ! que ne m’estesvous un appuy gracieus ?
A l’ombre de vos bras (ombre amyable, et douce !)
Vous ayseriez celluy qui le merite miens.

La Grasinde

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Publié dansJean De La GesseePoètes

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