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La beauté que je sers…Jean-Francois Sarasin

La beauté que je sers, et qui m’est si cruelle,
Se peut bien appeler un miracle des cieux,
C’est la peine du coeur, c’est le plaisir des yeux,
Et le divin objet d’une flamme immortelle.

La mère des amours ne fut jamais si belle,
Ses regards sont partout des vainqueurs glorieux ;
Et sa bouche qui forme un parler gracieux,
A l’éclat et l’odeur d’une rose nouvelle.

Un excès de beauté me force à l’adorer;
Un excès de rigueur me défend d’espérer,
Sa beauté veut mon coeur, sa rigueur veut ma vie.

Ainsi le seul trépas a droit de me guérir,
Et je ne puis jamais, ayant connu Sylvie,
Ni la voir sans l’aimer, ni l’aimer sans mourir.

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Publié dansJean-Francois SarasinPoètes

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