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De la main de MargueriteHugues Salel

Plume, vous travaillez en vain
En voulant comparer la main
De ma dame à mortelle chose,
Soit lis, ivoire ou blanche rose,
Pour ce que, quand Amour prétend
De rendre l’oeil humain content,
Ne peut montrer objet plus digne,

Ô main jolie, ô main divine,
Main, qui n’as ta pareille en terre,
Main, qui tiens la paix et la guerre,
Main propre pour le coeur ravir,
Et puis le contraindre à servir,
Main portant la clef pour fermer
Et ouvrir l’huis de bien aimer,
Main plaisante,main délicate,
Je n’oserais te dire ingrate ;
Tu peux blesser, tu peux guérir,
Tu peux faire vivre et mourir,
Main qui retiens, main qui dépars
Main qui fends mon coeur en deux parts,
Main pesant tout à la balance,
Main qui soutiens plus forte lance
Qu’Achilles (mon coeur l’a bien su),
Car onc de main ne fut reçu
Coup faisant si grande ouverture,
Touchant l’amoureuse pointure,
Que j’ai d’un seul coup soutenu
Depuis qu’elle m’a retenu.

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Publié dansHugues SalelPoètes

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