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Quand j’ose voir Madame, Amour guerre me livreEtienne De La Boetie

Quand j’ose voir Madame, Amour guerre me livre,
Et se pique à bon droit que je vay follement
Le cercher en son regne ; et alors justement
Je souffre d’un mutin temeraire la peine.

Or me tiensje loing d’elle, et ta main inhumaine,
Amour, ne chomme pas : mais si aucunement,
Pitié logeoit en toy, tu devois vrayement
T’ayant laissé le camp, me laisser prendre haleine.

N’ayeje pas donc raison, ô Seigneur, de me plaindre,
Si estant loing de feu, ma chaleur n’est pas moindre ?
Quand d’elle pres je suis, lors tu dois faire preuve

De ta force sur moy ; mais or tu dois aussi
Relascher la rigueur de mon aspre soucy :
Trop mortelle est la guerre où l’on n’a jamais tresve.

Vers françois

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Publié dansEtienne De La BoetiePoètes

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