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La cicatriceVictor Hugo

Une croûte assez laide est sur la cicatrice.
Jeanne l’arrache, et saigne, et c’est là son caprice ;
Elle arrive, montrant son doigt presque en lambeau.
J’ai, me ditelle, ôté la peau de mon bobo.
Je la gronde, elle pleure, et, la voyant en larmes,
Je deviens plat. Faisons la paix, je rends les armes,
Jeanne, à condition que tu me souriras.
Alors la douce enfant s’est jetée en mes bras,
Et m’a dit, de son air indulgent et suprême :
Je ne me ferai plus de mal, puisque je t’aime,
Et nous voilà contents, en ce tendre abandon,
Elle de ma clémence et moi de son pardon.

Recueil : L’art d’être grand-père

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Publié dansPoètesVictor Hugo

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