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Quand nous aurons passé l’Infernale rivièrePhilippe Desportes

Quand nous aurons passé l’Infernale rivière,
Vous et moy pour nos maux damnez aux plus bas lieux,
Moy pour avoir sans cesse idolâtré vos yeux
Vous pour être à grand tort de mon coeur la meurtrière.

Si je puis toujours voir votre belle lumière,
Les éternelles nuits, les regrets furieux
N’étonneront mon âme, et l’Enfer odieux
N’aura point de douleur qui me puisse être fière.

Vous pourrez bien aussi vos tourments modérer,
Avec le doux plaisir de me voir endurer,
Si lors vous vous plaisez encor en mes traverses.

Mais puis que nous avons failli diversement,
Vous par inimitié, moy par trop vous aimant,
J’ay peur qu’on nous sépare en deux chambres diverses.

Les amours de Diane

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Publié dansPhilippe DesportesPoètes

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